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    Voici à quoi ressemble le harcèlement de rue en Egypte

    Une caméra cachée a capturé tous les regards dérangeants auxquels une femme doit faire face en traversant un pont du Caire.

    Les ponts du Caire offrent une vue sublime sur le Nil - mais, comme dans le reste de la ville, une femme marchant seule près de l'eau doit aussi faire face à un véritable barrage de regards, d'invectives, et occasionnellement, la caresse ou le pincement de la main d'un passant.

    Pour mettre un visage sur le phénomène, Tinne Van Loon et Colette Ghunim ont décidé de filmer en secret ce qu'il se passerait si Colette, qui est Egypto-Américaine, marchait sur l'un des ponts du Caire, le Kasr El-Nil, pendant à peine cinq minutes, un vendredi. Pour réussir à filmer sans se faire remarquer, la femme a fait semblant de parler au téléphone tout en gardant sa caméra allumée, comme l'explique le blog Egyptian Streets.

    Colette et Tinne ont ensuite monté les images avec un morceau électro populaire en Egypte — « A3akes Ah At7rash La2 », ce qui se traduit par « Flirt, oui. Harcèlement, non » — pour couvrir les fausses conversations de Colette. La chanson masque aussi le harcèlement verbal auquel Colette a fait face pendant l'expérience.

    Van Loon et Ghunim ont expliqué à Egyptian Streets qu'elles souhaitaient réaliser cette vidéo à cause de leurs expériences personnelles :

    Le fait est qu'à chaque fois qu'une femme marche dans la rue, peu importe ce qu'elle porte, une large majorité des hommes la fixent, sans aucune gêne. Ils scrutent son corps dans son intégralité, comme si elle n'était qu'un simple objet, pas un être humain. La fréquence élevée de ces regards en fait la forme la plus courante de harcèlement sexuel, et bafoue la capacité des femmes à se sentir en sécurité lorsqu'elles marchent dans la rue.

    Voici la vidéo, intitulée « Creepers on the Bridge » :

    vimeo.com

    H/T Egyptian Streets